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    Le mot

              C'est l'histoire d'un mot... qui me raconte sa vie depuis sa naissance à ce jour.... Le mot est pour Victor Hugo un être réel et vivant. Car le mot, qu’on le sache, est un être vivant. La main du penseur vibre et tremble en l’écrivant.... « Écrire, c'est donner à ses mots une valeur d'éternité... »

    Un mot - dont on ignore la véritable identité - raconte sa vie, de sa conception à nos jours. Un mot que l’on pourrait imaginer sur le divan, en train de suivre une « analyse lexicale ».

    En juin 1855, exilé à Jersey, Victor Hugo composa un poème consacré au mot, qui prit sa place dans Les Contemplations (livre I, poème VIII) et commençait ainsi : « Car le mot, que l’on sache, est un être vivant. » Il a été surtout un artisan de mots, sans doute, mais après des siècles de réflexion les mots nous arrivent tous chargés de pensées.

    Des lettres, qui forment des mots. Des mots, qui construisent des phrases.
    Des phrases, qui donnent un sens. Un sens, qui indique une direction.
    Une direction, qui propose un chemin. Le chemin… qui nous mène à la liberté

    Victor HUGO   (1802-1885)

    Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites.
    Tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdîtes.
    Tout, la haine et le deuil ! - Et ne m'objectez pas
    Que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas...

    -Écoutez bien ceci :

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    Tête-à-tête, en pantoufle,
    Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle,
    Vous dites à l'oreille au plus mystérieux
    De vos amis de coeur, ou, si vous l'aimez mieux,
    Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire,
    Dans le fond d'une cave à trente pieds sous terre,
    Un mot désagréable à quelque individu ;
    Ce mot que vous croyez que l'on n'a pas entendu,
    Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre,
    Court à peine lâché, part, bondit, sort de l'ombre !
    Tenez, il est dehors ! Il connaît son chemin.
    Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main,
    De bons souliers ferrés, un passeport en règle ;
    - Au besoin, il prendrait des ailes, comme l'aigle ! -
    Il vous échappe, il fuit, rien ne l'arrêtera.
    Il suit le quai, franchit la place, et caetera,
    Passe l'eau sans bateau dans la saison des crues,
    Et va, tout à travers un dédale de rues,
    Droit chez l'individu dont vous avez parlé.
    Il sait le numéro, l'étage ; il a la clé,
    Il monte l'escalier, ouvre la porte, passe,
    Entre, arrive, et, railleur, regardant l'homme en face,
    Dit : - Me voilà ! Je sors de la bouche d'un tel. -

    Et c'est fait. Vous avez un ennemi mortel.

     

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