• LE PECHEUR

    1. première partie, à suivre...

    L’HISTOIRE DU PÊCHEUR.  1. première partie, 

    LE PECHEUR 


          Ce que je vais raconter arriva, il y a bien des années, si longtemps que personne ne sait plus dans quel village et dans quelle contrée. On raconte qu'un vieil homme pêcheur de métier habitait jadis près de la plage ...

          Ce fameux pêcheur fort âgé, et si pauvre, qu’à peine pouvait-il gagner de quoi faire subsister sa femme et  trois enfants, dont sa famille était composée. Il allait tous les jours à la pêche de grand matin  et chaque jour, il s’était fait une loi de ne jeter ses filets que quatre fois seulement. Il partit un matin au clair de la lune, et se rendit au bord de la mer. Il se déshabilla, et jeta ses filets. Comme il les tirait vers le rivage, il sentit d’abord de la résistance ; il crut avoir fait une bonne pêche, et s’en réjouis soit déjà en lui-même. Mais un moment après, s’apercevant qu’au lieu de poisson, il n’y avait dans ses filets que la carcasse d’un âne, il en eut beaucoup de chagrin…

          Quand le pêcheur, affligé d’avoir fait une si mauvaise pêche, eut raccommodé ses filets, que la carcasse de l’âne avait rompus en plusieurs endroits, il les jeta une seconde fois. En les tirant, il sentit encore beaucoup de résistance, ce qui lui fit croire qu’ils étaient remplis de poisson, mais il n’y trouva qu’un grand panier plein de gravier et de fange. Il en fut dans une extrême affliction. « Ô fortune, s’écria-t-il d’une voix pitoyable, cesse d’être en colère contre moi, et ne persécute point un malheureux qui te prie de l’épargner ! Je suis parti de ma maison pour venir ici chercher ma vie, et tu m’annonces ma mort. Je n’ai pas d’autre métier que celui-ci pour subsister ; et malgré tous les soins que j’y apporte, je puis à peine fournir aux plus pressants besoins de ma famille. Mais j’ai tort de me plaindre de toi, tu prends plaisir à maltraiter les honnêtes gens, et à laisser de grands hommes dans l’obscurité, tandis que tu favorises les méchants, et que tu élèves ceux qui n’ont aucune vertu qui les rende recommandables. »

          En achevant ces plaintes, il jeta brusquement le panier ; et après avoir bien lavé ses filets que la fange avait gâtés, il les jeta pour la troisième fois. Mais il n’amena que des pierres, des coquilles et de l’ordure. On ne saurait expliquer quel fut son désespoir : peu s’en fallut qu’il ne perdît l’esprit. Cependant comme le jour commençait à paraître, il n’oublia pas de faire sa prière en bon Musulman ;  ensuite il ajouta celle-ci : « Seigneur, vous savez que je ne jette mes filets que quatre fois chaque jour. Je ne les ai déjà jetés que trois fois sans avoir tiré le moindre fruit de mon travail. Il ne m’en reste plus qu’une ; je vous supplie de me rendre la mer favorable, comme vous l’avez rendue à Moïse. »

                                             Demain je vous raconterez la suite, excusez moi je suis fatigué, au revoir…

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