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Par Hamdibey le 5 Août 2015 à 19:29
Cette affaire a provoqué une vive émotion dans l'Hexagone et relance le débat sur la gestation pour autrui.
Baby Gammy né d’une mère porteuse et abandonné par ses parents biologiques pour raison d’imperfection...Cette triste histoire, qui ne se passe pas dans une contrée pauvre et reculée mais en Australie, un des pays les plus avancés et les plus riches au monde, devrait faire réfléchir les défenseurs du recours aux mères porteuses. Car elle soulève des questions fondamentales auxquelles nos sociétés peinent à répondre, confrontées aux parents qui désirent un enfant à tout prix mais à qui la nature refuse ce privilège. Car ce n’est pas un droit.
Un couple, voulait un enfant, mais sans succès.Ils se sont donc tournés, vers une agence de mères porteuses en Thaïlande. Pattaramon Chanbua, 21 ans, mère de deux enfants, a accepté de porter l’enfant du couple en échange de 9 000$. L’équivalent de deux ans de salaire pour elle.
Tôt dans la grossesse, madame Chanbua a appris qu’elle portait des jumeaux, un garçon et une fille. À quatre mois de gestation, l’agence a informé le couple, mais pas la mère porteuse, qu’un des bébés souffrait d’une malformation cardiaque grave en plus du syndrome de Down.
La mère porteuse l’aurait appris à sept mois de grossesse, quand l’agence lui a demandé d’avorter le fœtus malade, à la demande des parents. Ce qu’elle a refusé de faire, l’avortement est mal vu – et illégal - dans ce pays bouddhiste profondément croyant.
Les bébés sont nés. Le couple australien s’est rendu en Thaïlande pour «prendre possession» de leur bien, mais une fois sur place, ils ont choisi de ne pas ramener le bébé malade, un garçon, à la maison. Seulement sa jumelle bien en santé.
Bébé Gammy, car c’est son nom, est demeuré en Thaïlande avec sa mère porteuse qui, même si elle n’a pas les moyens de payer les soins médicaux nécessaires, souhaite le garder avec elle. «Je l’ai porté neuf mois, je l’aime comme s’il était mon propre enfant» dit celle qui ajoute avoir pardonné aux parents leur geste.
Le père s’est défendu d’avoir abandonné le bébé, prétextant avoir ignoré son existence. Avant de changer sa version des faits. Maintenant, il raconte qu’on lui a dit que l’enfant n’allait pas survivre.
Les Australiens sont furieux. Les Thaïlandais sont scandalisés. Mais personne ne sait comment gérer ce drame humain. L’Australie envisage de défrayer le coût des traitements médicaux de Bébé Gammy car il pourrait un jour réclamer la citoyenneté australienne par son père. Par contre, le gouvernement ne peut sévir contre les parents car ils n’ont enfreint aucunes lois australiennes. L’état qu’ils habitent, Western Australia, permet le recours aux mères porteuses à l’étranger, ce qui n’est pas le cas de tous les états australiens.
Une œuvre de bienfaisance australienne, Hands across the water, a récolté 215 000$ depuis le 22 juillet pour venir en aide à Bébé Gammy.
Il faut mettre un terme à cette pratique et y réagir fermement à la commercialisation de la vie -
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