-
Par hamdibey2 le 10 Mai 2013 à 23:35
Je vais vous conter l'histoire d'Héloïse et Abélard (ou Abailard) qui commença par une passion charnelle pour finir par une fidélité empreinte de spiritualité et d'Amour sincère. Pour la petite histoire si Héloïse est le prénom de l'héroïne, Pierre est celui du héros, mais pour la postérité il est Abélard.
Ce qu'il faut savoir c'est que les héros de cette histoire, contrairement aux quatre autres ont existés, ils vécurent en France sous le règne du roi Louis VI. Abélard, est le fils du seigneur du Palais, qui le destine au métier des armes, la passion des études et des lettres le fait renoncer à son héritage et venir à Paris où il sera l'élève de Guillaume de Champeaux avant de devenir son rival. Guillaume soutient une philosophie réaliste, Pierre Abélard soutient le contraire en défendant le nominalisme. A 22 ans Abélard dirige les écoles de Corbeil et Melun, avant d'ouvrir une école de dialectique sur la montagne Sainte-Geneviève à Paris.
Au moment des faits qui nous intéressent, Abélard a la quarantaine accomplie il est un peu le tombeur de ces dames. Les parisiennes se pâment sur son passage, ce philosophe destiné à l'église n'hésite pas à payer de sa personne et à joindre le geste à la parole, si l'on en croit la chronique ses conquêtes furent nombreuses.
C'est à ce tournant de sa vie que le chanoine Fulbert l'invite à enseigner les sciences à sa ravissante nièce de 17 ans, Héloïse, issue d'une excellente famille liée aux Montmorency. Fulbert l'avait placée au couvent d'Argenteuil, la jeune "nonne" est séduisante, déjà savante pour son âge et voit arriver avec plaisir et émotion cet homme que sa réputation de séducteur précède. C'est véritablement le loup dans la bergerie....
Il la trouve émouvante, elle le vénère, le feu qui couve devient brasier, leur histoire ne restera pas longtemps platonique et c'est possédés d'une passion charnelle qu'ils vont tomber dans les bras l'un de l'autre et consommer cet amour sincère mais néanmoins empli de plaisirs sans cesse renouvelés. Les moyens de contraception de l'époque laissant à désirer, Héloïse est bientôt enceinte des oeuvres de son "poète-philosophe". Afin de fuir le scandale le couple se réfugie en Bretagne chez Abélard, où ils se marient discrètement. De l'enfant de l'amour aucun texte ne parle et personne ne sait ce qu'il advint de lui (ou d'elle). Rentrée à Paris Héloïse aurait été nommée Prieure du couvent d'Argenteuil, à priori l'église de l'époque n'était pas très regardante sur l'état civil. Abélard la rejoint, et là l'oncle Fulbert se fait à retardement le vengeur véhément de l'honneur de sa nièce, qui promise à un bel avenir dû à sa naissance ne peut aujourd'hui accéder à une noble condition. Fulbert considère le "mari" comme un violeur ayant trahi l'église. Cet oncle, dont la maison a servi de nid d'amour aux deux amants va se substituer à la justice , il emploie deux écorcheurs qui vont agresser Abélard mais emportés par leur élan vont surtout le châtrer, ce qui exécuté sans anesthésie à dû être une opération excessivement douloureuse pour le patient. Le roi Louis VI averti par la vindicte populaire fera châtier les agresseurs en pratiquant la loi du talion, ajoutant un détail supplémentaire, ils auront les yeux brûlés. Quant à l'oncle protecteur la punition ne sera que pécuniaire, le roi le privera de ses ressources liées aux bénéfices de l'église.
L'agression n'a pas séparé le couple, Abélard remit de ses émotions élabore un traité de mariage où il prône l'obligation de réprimer désir et plaisir physique, et pour cause, la soustraction anatomique du principal intéressé ne facilitant pas les ébats amoureux.... Héloïse ne renoncera jamais à son bel amour, ce mari qu'elle a pleinement aimé sera son compagnon pour les années qu'ils leur restent à partager. A dater de cette époque commence entre les deux époux une magnifique correspondance en latin mélange étonnant de piété, de passion et de langage simple et formaliste du moyen âge.
Vers 1129, Héloïse, première femme philosophe, devient Abbesse du monastère le Paraclet situé en Champagne près de l'ermitage fondé par Abélard. Il meurt à 63 ans au prieuré de Saint-Marcel près de Châlon sur Saône. C'est seulement douze ans plus tard que son Héloïse le rejoindra toujours emplie de cette passion qui avait fait de cette brillante adolescente une femme éperdument amoureuse et s'était muée au fil du temps et par la force des choses en la plus belle et grande passion spirituelle qui soit. En 1817, la mairie de Paris fera transférer les ossements de ce couple légendaire au Père-Lachaise, où vous pouvez toujours aujourd'hui admirer leur merveilleux tombeau, c'est là qu'ils reposent à jamais unis par leur amour et par les hommes.
ce qui prouve que le poète avait tort en chantant "il n'y a pas d'Amour heureux....".
30 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique